Ce livre a été écrit par le docteur Théodule DELOGNE qui a rencontre des habitants de plusieurs villages des environs.
Les souvenirs qu’ils nous livrent lui ont été conté par Alexandre JACQMIN qui étaient alors âgé de 93 ans.
Il était né en 1816 et ses souvenirs remontent au début du siècle précédent.

 

  • Routes : il n’y avait ni routes, ni voitures, ni malle-poste, par conséquent.
  • Commerce : les commis-voyageurs venaient la plupart à cheval ; on ne savait rien des questions gouvernementales, ni même qui était au pouvoir ; on n’en avait des notions que par les rares voyageurs.
    Quand il avait 7 ou 8 ans (vers 1823-24), il venait deux journaux dans la localité ; l’un pour le curé, l’autre pour le brigadier des douanes.
    Pas de boîte aux lettres ; le facteur venait de Dinant, tous les vendredis.
    On fut heureux de la chute des Hollandais, notamment en raison de l’impôt mis par le roi Guillaume sur le sel, la mouture et l’abattage des porcs, etc.
    Pour se soustraire à ce dernier, on les assommait pour les empêcher de crier, et on ne les brûlait pas.
    Le sieur ROBIN d’Orchimont, à jambe de bois, était allé enquêter à Nafraiture aux fins de verbaliser dans une affaire de ce genre.
    Ici, le brigadier des douanes l’invectiva, pour son excès de zèle contre de pauvres paysans et le qualifia de « jambe en pain d’épices ».
  • L’argent était rarissime.
  • Tout le monde filait son lin et son chanvre.
  • Le bétail : il ne se vendait pas : une vache valait 60 francs.
  • Culture : comme ailleurs, en 1845, lors de la maladie des pommes de terre, les champs devinrent subitement noirs : l’année étant fort orageuse, on attribua cet accident aux éclairs de chaque jour.
    Il avait planté 30 "banses" de pommes de terre, et il n’en récolta que cinq.
  • Ecoles : l’école durait 4 mois : l’instituteur n’était pas diplômé et n’aurait fait que difficilement une addition de quelques chiffres.
    Il touchait 45 francs pour son écolage et une redevance de 50 centimes par chaque grand élève non indigent.