Les tumuli gallo-romains érigés sur le territoire de Nafraiture témoignent d’une occupation du site en relation avec la romanisation de la région.

Cette terre est connue jusqu’à la fin du 13ième siècle sous le nom de FRACTURA, en roman FRAITURE, ce qui signifie fraction, section dépendance d’un territoire, appellation qui se justifie dans NAFRAITURE, puisque cet endroit n’était qu’une dépendance de la terre de Louete St Denis.

On disait encore FRAITURE en 1284. Mais bientôt, à ce vocable s’est accolé, soit l’article « la » : LAFRAITURE, LAFFRAITURE, soit les prépositions « en » ou « a » : ENFRAITURE, AFRAITURE, AFFRAITURE.

Au 17e siècle, nous voyons apparaître la forme NAFRAITURE, à côté des variantes LAFRAITURE et AFRAITURE pour devenir au siècle suivant l’orthographe usuelle qui a enfin prévalu.

La terre de Nafraiture est demeurée une dépendance de Louette Saint Denis au temporel comme au spirituel ; toutefois, une chapelle érigée en l’honneur de Sainte Anne dès avant le 16ième siècle est dotée en 1586 d’un statut paroissial, tout en demeurant à la collation du curé de Louette Saint Denis.

Sur le plan féodal, les habitants y ont coulé durant des générations la vie d’une communauté rurale traditionnelle, vouée à l’agriculture et à l’exploitation forestière, aux termes de droits d’usage coutumiers.

Erigée en commune dans le cadre de la réorganisation territoriale imposée par la révolution, Nafraiture couvre une superficie de 629,83 ha et compte, à l’aube de l’indépendance belge, une cinquantaine de maisons construites pour la plupart en pierre et couvertes d’ardoises brutes.

La vie économique y est dominée par l’agriculture ; toutefois la superficie des terres cultivées, longtemps constante dans la proportion des 32% du territoire communal, retombe à 20% en 1950 tandis que les prairies ont progressé passant de 13% de la superficie cadastrale en 1834 à 25 % en 1950. Les bois couvrent 54% du territoire en 1959.

En 1801, Nafraiture comptait 189 habitants ; en 1846, 297 ; en 1910, 351 ; en 1961, 300 ; en 1976, 246

Bibliographie : abbé C G ROLAND : « Orchimont et ses fiefs » 1895 – E Gérard : les cantons de Beauraing et de Gedinne 1932.