Au départ, c’était probablement la chapelle castrale qui servait de lieu de culte aux habitants d’Orchimont.

 

 

Le document le plus ancien qui parla réellement d’une église à Orchimont remonte à 1235. C’était une quarte-chapelle (chapelle ou église mais non paroissiale) à la collation (doit céder un quart des recettes) de l’Abbé de Laval-Dieu (abbaye près de Monthermé, fondée en 1228 en partie grâce aux dons des seigneurs d’Orchimont). En 1235, précisément, dans son testament, Dame Clarisse, veuve du Seigneur Jacques 1ER d’Orchimont, lègue à l’église Saint Martin d’Orchimont sa meilleure « sur tunique ». La vente de celle-ci permettra la restauration de la dite église. Donc sa construction est antérieure à cette date.

 

 

Au début de l’an 1331, Jacques II vend son patrimoine plusieurs fois séculaire à Jean l’Aveugle, roi de Bohême et comte de Luxembourg.

Avant de mourir (1346), pour témoigner sa sollicitude à l’égard de ses sujets, il fait reconstruire l’église qui sera doté de fonts baptismaux et entourée d’un cimetière (1334).

 

 

Mais Orchimont n’est pas encore une paroisse. Pour les baptêmes, mariages, enterrements, les gens doivent se rendre à Louette-Saint-Pierre.

Le 17 juin 1334, les habitants provoquent une assemblée solennelle « sur le pont d’Orchimont » (Pont de Cérivaux ? Pont levis ?...) En présence de toutes les autorités civiles et religieuses dont ils dépendent, ils exposent leurs griefs pour expliquer que se rendre à Louette-Saint-Pierre présente toute une série d’inconvénients. Il faudra cependant attendre le 03 septembre 1586 pour que l’église d’Orchimont soit détachée de Louettte-Saint-Pierre et qu’Orchimont devienne paroisse.

 

 

A ce moment-là, Charles De Croy, comte puis prince de Chimay, est à la tête de la prévôté d’Orchimont. A son tour, il fait reconstruire l’église (1598) et la dote de fonts baptismaux et d’un cimetière. Cela s’était déjà passé en 1334 (voir plus haut).

S’agit-il des mêmes bâtiments ?

 

 

L’église qui a précédé celle-ci était située sur l’emplacement de la salle des fêtes actuelle et était également entourée d’un cimetière. Lors des travaux de terrassement, le service des fouilles de la province de Namur est descendu sur les lieux (1968) car, outre des restes de squelettes, les fondations de deux et peut-être même  trois églises ont été retrouvées. L’église antérieure à celle de 1863 (l’actuelle) était perchée sur la butte, plus ou moins à hauteur de la porte d’entrée des salles de l’étage : salle des mariages et bureau du bourgmestre et du secrétaire communal.

 

 

  A partir des années 1800, les rapports des visites décanales (faites par le doyen, en moyenne tous les dix ans) font mention du relatif mauvais état du bâtiment. Un rapport ultérieur signale la réfection de la tour du clocher en 1808. En 1820, le bourgmestre Gaspard Ponlot, fait procéder à une réparation complète de l’église. En 1845, un rapport signale à nouveau que l’édifice est en mauvais état et un autre de 1852, qu’elle tombe en ruine. Finalement, un Arrêté Royal de 1863 donne l’autorisation de construire l’église actuelle. Bien que l’année 1863, figure sur la façade, elle ne sera terminée qu’en 1864 et meublée en 1877. Elle est de style néogothique tout comme le mobilier. Le grand crucifix (qui daterait du 16ème siècle), les fonts baptismaux, la chaire de vérité, un confessionnal et la petite cloche du chœur ont été récupérées de l’ancienne église.

 

 

Pendant plusieurs décennies, cette petite cloche était accrochée à un mur de l’ancienne école. Elle servait à l’instituteur pour battre le rappel de plusieurs générations d’écoliers pour le début des cours. Heureusement, à la fermeture de cette ancienne école, la cloche a réintégré l’église.

 

 

Le nouvel édifice est constitué d’un grand rectangle aux proportions bien équilibrées avec, en saillie, le chœur à trois pans et le porche. Les éléments sont parfaitement symétriques (dans le sens de la longueur). On y trouve trois nefs (nef centrale et deux bas-côtés) de quatre travées séparées par des colonnes rondes surmontées d’un chapiteau à feuilles. Le transept est non saillant, seule la croisée est marquée par quatre colonnes imposantes. Une autre travée précède le chœur. L’éclairage naturel se fait par les bas-côtés (belles verrières blanches d’origine). Trois vitraux colorés (un par pan) datant de 1950 laissent filtrer la lumière dans le chœur. Lors du coucher du soleil, un festoiement de couleurs inonde ce dernier et colore les surfaces avoisinantes. Notons la présence de deux autels latéraux.

 

 

Le 25 janvier 1990, vers 16 H., une tempête a couché le clocher sur la rue en contrebas. Heureusement aucune victime, uniquement des dégâts matériels. Le samedi  15 septembre 1990, un nouveau clocher,  (6 mètres de haut, 6 tonnes) construit à même le sol et monté par une puissante grue,  coiffait  l’édifice. Il est moins haut que le précédent pour des raisons d’assurances. De ce fait, l’église a un peu perdu de son élégance, elle semble plus massive.

 

 

  En 2009, suite aux  outrages du temps, il a fallu restaurer la façade : le vitrail surplombant la porte d’entrée était abîmé de même que les pierres de France taillées garnissant les baies.

 

  Depuis lors, rien de très important à signaler sauf qu’elle est de plus en plus désertée exception faite pour quelques rares mariages et baptêmes et de trop nombreux enterrements.

 

 

 

Plus d’infos dans la brochure éditée en 2013 « pour les 150 ans de notre église1863-2013 » Monin F.-Robinet M.- Roger C.